Hier, aujourd'hui, demain...

De collègue, Francine est passée au rang de sauveuse. Je ne la remercierai jamais assez de m'avoir évité une nuit dans ma voiture, dans le froid.

C'est décidé, je ne vais pas bosser jeudi matin. Une seule et unique chose en tête : je VEUX rentrer chez moi.

Certes, l'appartement de Francine est acceuillant, certes, elle est adorable, certes, elle est prête à me garder encore une nuit.
Mais moi, je veux rentrer chez moi, prendre un bain, dormir dans mon lit, câliner mon chien.

Je me lève vers 10 heures, rergarde vite dehors.

Elle est encore là, tenace, garce. La neige, que je trouvais hier matin si belle, me sort aujourd'hui par les yeux.

M'en fous, j'ai bien regardé les infos, j'ai bien compris que les autoroutes sont encore fermées; mais je veux rentrer chez moi.
Je suis en colère, je ne comprends pas comment on peut prendre des milliers de gens en otage par incompétence.
Parce qu'il faut le dire; au delà du fait qu'ils n'ont pas l'habitude, c'est de l'incompétence pure et dure qui a coupé Marseille du reste du monde deux jours durant.



Je sors de chez Francine, sors ma voiture de son lit de neige et avance, Tom tom me guidant dans les rues désormais plus praticables qu'hier.

J'arrive sur la grande avenue, Louis n'est pas saint aujourd'hui non plus; elle est tout aussi bouchée qu'hier...

Le seul changement, c'est que le sol est noir, il ne glisse pas. C'est un grand cjhangement, même quand on n'avance qu'à 5 km/h!!

Par moments, les automobilistes en sens inverse me sourient ou me disant bonjour. Avec un café et une clope, on pourrait presque faire causette!!

Quelques minutes; pardon, heures plus tard, Ether est en panne de clope; justement. Si je me gare, je risque de rester bloquée pas le talus de neige. Pendant de longues minutes, je n'ose rien faire.
Puis, apparait un bureau de tabac...j'hésite, arf, qu'est ce que j'hésite!!
Finalement, je me décide. Je coupe le moteur, sors de titine et avance bravement vers le bureau de tabac. Je commande, paye, prends ma drogue et ressors, l'estomac un peu serré.

Ont ils avancé devant moi? Vais je me faire engueuler?
Après tout, je suis au beau milieu de la route...

Je retrouve titine comme je l'ai laissé, la file de voiture devant moi n'a pas bougé d'un pouce!

Leçon n° 1 du jour: on peut faire ses courses sans se garer; ça ne gène personne........aujourd'hui.

Les heures défilent lentement, je commence à avoir mal au genou à force d'embrayer et de débrayer. Première, point mort. Point mort, première.....

J'écoute la seule radio nous donnant des infos concrètes; je suis attentive au témoignage d'autres automobilistes.
Un homme parle "je suis parti de l'hopital nord, je suis passé par là et par là et je viens d'arriver sur Aix"

Quoi? Qu'est ce qu'il a dit? C'est où cet endroit? Par où je passe?

Leçon n°2 du jour: il est bien mignon Tom Tom; mais une carte, c'est mieux dans ces cas là...

Je finis par entrer dans mon guide infomatique le nom du patelin qu'à donné l'homme à la radio.

" Dans 500m, tournez à gauche"

Euh...oui, mais là, c'est l'autoroute, et les flics qui font le siège de l'entrée ne me laisseront pas passer. Ca c'est sûr!!

Je vois des gens qui tournent et je vois qu'une petite route longe l'entrée de l'autoroute!!
Je m'engouffre à mon tour et me délecte du bonheur infini de pouvoir enfin avancer. Même à 20 km/h; c'est du bonheur à tartiner.

Je suis fatiguée, la nuit tombe.

Mais enfin, j'avance. Enfin, l'envie d'être chez moi ce soir devient concrète.

Je roule doucement sur une départementale, évitant les branches tombées, les voitures abandonnées et autres motos.
La route n'est pas du tout déneigée, il fait 0°, le gel va revenir et rendre la route telle une patinoire pour voitures.
Je ne sais pas du tout où je vais arriver.



Et finalement, je reconnais.
Je suis à cinq minutes de chez moi.

Je me gare enfin. Epuisée, mourrant de soif et de faim.
Cela fait cinq heures et demie que je suis partie de Marseille.

Mon inclassable et son chéri m'acceuillent, rassurés que je sois entière.
Je n'ai pu appeler personne, plus de batterie...
Ils me servent à boire, me donnent une part de tarte. "Elle est bonne"
"MMMM oui, très bonne"
J'aurais tout trouvé bon tant j'avais faim!

Leçon n° 3 du jour: quand il neige à Marseille, fais des courses pour la route

Aujourd'hui, j'en souris.
Hier, j'en aurais pleuré.

J'ai dormi comme un bébé cette nuit et je ne suis pas allée travailler.
Comme tout Marseillais qui se respecte...
Ven 9 jan 2009 2 commentaires
Punaise, ma belle, quelle expédition !!! Ils louent pas des caribous, à Marseille ? Vraiment soulagée que tu sois rentrée saine et sauve dans ton chez-toi. Bizzzz, coupinette !
Chut ! - le 09/01/2009 à 23h23
Saine, sauve, voiture idem!
Juste une grosse fatigue, un bon coup de nerf et aucune envie de retrourner à Marseille!
Plein de bizzz aussi ma coupine!
ether-et...
Ah ma pauvre quelle horreur ! Devenue carotte puis coincée dans la neige ! Il y a des jours comme ça !Tu m'excusera quand même d'avoir rigolé a certains passages ! ;-)
Lex - le 01/02/2009 à 08h12
Bien sûr que je t'excuse! Parce que le ton de l'article est fait pour que certains passages soient plus drôles à lire qu'à vivre...
Me voilà redevenue juste rouquine et sortie de mon enfer blanc; tout va bien!
Plein de bisous
ether-et...