Jeudi 8 janvier 4 08 /01 /Jan 19:05
Ah, le sud! Son soleil, sa chaleur, ses cigales....
La douceur de vivre, la plage, le sable chaud...

Qu'il fait bon vivre l'hiver sous la douceur du sud!
Pas de températures polaire, si peu de pluie...
Au rebus les manteaux hyper chaud, les gants, les bonnets et écharpes.

Parce qu'ici, m'sieurs dames, on a froid; mais c'est parce qu'on a pas l'habitude d'avoir moins de 20°...

Alors, moi, la jurassienne exilée à Paris depuis 6 ans; quand j'arrive ici, je ne sors que le manteau le moins chaud et je ris sous cape en voyant les sudistes se plaindre du froid!

Alors, quand la sacro-sainte Météo france annonce de la neige, tout le monde se dit que c'est une erreur, que ça peut pas neiger, ou si peu...
Mais oui, c'est ça!! Trois flocons vont tomber et voilà. Ca suffira à mettre le bordel une heure ou deux et on en parlera plus.

Mercredi matin, 6h45; je sors de chez moi. Quelques centimètres de neige bien blanche jonchent le sol, de jolis flocons virevoltent gaiement.




Je reconnais ce sentiment de joie que l'on ressent lorsqu'on rencontre une chose qui nous rappelle notre enfance ou un lieu aimé que l'on ne voit plus aussi souvent qu'on le voudrait.
J'ai grandi avec la neige, dans le Jura. Et, même si je n'aime pas qu'il tombe des mètres de neige; j'aime la voir, la sentir crisser sous mes pieds. j'aime cet art de changer l'apparence des choses en la recouvrant de ce beau manteau blanc.

Quelques centimètres ne freinent pas une jurassienne; je prends donc ma voiture et pars pour aller bosser sur Marseille.
Quelques courageux m'accompagnent sur l'autoroute, roulant à 60 km/h, on ne sait jamais, ça pourrait glisser!!
Plus j'avance, plus les flocons se font nombreux, gros et lourds.
De cette neige que je reconnais; celle qui tiend partout.
Je comprends vite que ces quelques centimètres sont un vrai problème ici. Chirurgien en retard, anesthésistes invisibles, patients non venus...
Nous ne commençons à travailler qu'à 10h30. Juste quelques patients, les autres ne sont pas venus ou souhaitent repartir immédiatement chez eux.
C'est vrai, la neige, c'est comme la peste ici...

Mais plus je regarde par la fenêtre, plus j'écoute mes collègues qui connaissent la réaction des gens du cru, plus j'angoisse.
Si cette neige, recouvrant maintenant l'extérieur de 30 bon centimètres, tiend; comment rentrer chez moi sans encombre?
Comment faire ces 25 kilomètres avec ces personnes ne sachant pas conduire sur la neige?
Et bordel, pourquoi j'ai pas mis mes pneus neige???!!!



Vers onze heures, la neige cesse de tomber. Je me dis alors que tout ira bien. D'ici 15 heures, ce sera arrangé.

Leçon n° 1 du jour: ne jamais présumer de la capacité de personnes ne connaissant que très mal une chose à les affronter.

Je pars à l'heure dite. Même au sein de la clinique, la neige n'est pas déblayée. Savent ils qu'ils sont responsables si un accident se produit à cause de cette neige au sein de leur établissement?

Je dois descendre une route étroite. C'est raide à la montée, abrupt à la descente.
Ce que je vois alors que je m'apprète à descendre me serre l'estomac.
Personne n'est passé pour déblayer; des véhicules jonchent tout le long dans un sens ou un autre, obligeant à faire du zig zag acrobatique.
A ce moment là, je sais que même pour moi, ça va être chaud.

Pas de pneus neige, je glisse forcément. Glisser n'est pas un problème en soi. Mais faire du slalom entre les voitures; c'est déjà plus chaud...
Pas d'autre issue, je ne peux prendre l'autre chemin; c'est une côté raide que (je le sais déjà) je serai incapable de franchir...

Je me lance, une collègue assise à côté de moi. Elle est terrorisée...
Frein moteur, frein pédale justement dosé, je parviens au bas de la côté sous le regard ébahi des passants.

Je pense alors que ce n'est qu'une toute petite rue, que les artères principales seront; elles; déblayées...
Erreur, Ether.
Déblayer la neige n'est pas une expression connue ici.


J'avance quand même, bien résolue à rentrer chez moi. J'avance à 10 km/h; suivant d'assez loin la voiture devant moi qui fait de drôles d'embardées.
Je sais que je ne peux emprunter l'autoroute; les autorités l'ont fermée, nous obligeant ainsi à prendre la nationale...
Je dois donc prendre une grande, très grande avenue.
Et là, spectacle d'exode sous mes yeux.
Un bouchon monumental s'étend devant moi. Des kilomètres d'avenue bouchés.
Et moi, je suis dedans. Dans ces bouchons. Avançant mètre par mètre à un rythme escargotesque.

Je suis têtue, bornée. J'y arriverai. Quand arriverai je? Je l'ignore, mais j'y arriverai.

Au bout de trois heures trente de ce rythme tuant, je dois me rendre à l'évidence. Je ne rentrerai pas chez moi ce soir.

Leçon n° 2 du jour: ne pas croire à quelque chose quand tu n'es pas la seule à décider

Passée la déception, je me résouds à appeler une collègue pour lui demander de m'héberger. Je dois donc emprunter un autre chemin, prendre des rues qui jusqu'à ce matin là, n'ont pratiquement été prises par personne.
Je trace la route au pas sur cette neige lourde et glissante.

Tom tom, mon ami du sud me dicte la dirction, se moquant royalement des conditions de circulation; annonant bêtement ses directives.
" Tournez à droite immédiatement" me dit la voix désormais insuportable de la bonne femme.
Je vois deux voiture s'engouffrer sur le chemin dicté. Je les suis. Sur environ dix mètres...
Stop, le conducteur juste devant moi descend de sa voiture, vient me voir et me dit "on est mal, c'est l'autoroute, il y a une barrière"
Je vois que le véhicule qui le précède est stoppé une vingtaines de mètres devant lui. Je regarde derrière moi; à droite, à gauche et fulmine "mais qu'ils sont cons! Pourquoi n'ont ils pas interdit de tourner? On ne peux pas faire demi tour et encore moins faire marche arrière!! On est coincés"

Là, nous voyons le conducteur devant nous forcer la barrière (qu'il soit béni) et avancer sur le lieu interdit: l'autoroute...
Nous nous engouffrons à sa suite, et j'hallucine. L'autoroute est bien dégagée, nous pouvons rouler à 70 ou 80 km/h sans problème...Pourquoi ne suis pas alors dans le sens pour rentrer chez moi?.....Grrrrrr....
Y'a comme un truc que je pige pas, là...
Je parviens finalement chez ma collègue, vois un emplacement pour poser ma voiture, commence ma manoeuvre et.....
Patinage avant, patinage arrière.....je suis coincée en travers. Pas question de laisser ma voiture comme ça; trop dangereux pour elle.
J'appelle collègue qui vient m'aider. Cinquante kilos toute mouillée, je la regarde désabusée...Comment pourrait elle bouger ces centaines de kilos à elle seule?

Un homme s'arrête et nous aide. Au bout de dix bonnes minute, ma titine est bien garée; en "sécurité".
Je peux me mettre au chaud, me poser.

Je suis partie à 15 heures, il 19 heures, j'ai parcouru environ 3 kilomètres...

Leçon n°3 du jour: être têtue, ça fatigue...




Par ether-et...
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